Fort vol. gr. in-folio (22x33). Anvers, Martin Nut, 1593; de [5] ff., 153 ff et, à la suite, Ibid., id., 1594; [3] ff., 636 pp., [3] ff.
Première édition, la seule mentionnant en pied de chaque gravure le nom du dessinateur (cf. « B. Pass » pour Passari), d’où le TRES BEL ETAT DES 153 GRAVURES au burin. Comme dans tous les exemplaires répertoriés, ne figure pas la planche 96 (« Quomodo credendum docentibus Pharisis & Scribis ») référencée à l'index.
Ex-libris manuscrit en pied de page de titre et signature répétée 3p plus loin : Antoine de Balinghem (1571, Saint-Omer – 1630, Lille), prêtre jésuite auteur d'une quarantaine d’ouvrages de théologie morale et d'ascétique. Il fut professeur de philosophie et d'humanités à Douai puis à Louvain. Ordonné prêtre en 1598, il traduira de nombreux livres de l'italien et de l'espagnol.
Une restauration récente, succédant à une précédente intervention au 19ème siècle de Léon Lemardeley (son cachet en garde) permet la mise en valeur des SUPERBES PLATS de l’époque.
Traces d’humidité en marge basse qui n’atteignent pas la gravure, très rares rousseurs. Somptueuse reliure, beau papier mettant particulièrement en valeur ce premier état des très belles gravures. Les photos font partie de la description. Autres photos sur demande.
Peu de temps avant sa mort, Ignace de Loyola, fondateur en 1540 de la Compagnie de Jésus, commanda à son très proche collaborateur Natalis, prêtre jésuite espagnol, un guide illustré pour accompagner les novices jésuites dans leur méditation. Natalis rédige les textes en 1573 et 74 ; il meurt 6 ans plus tard laissant cette commande inachevée. Finalement, à Rome, Bernardino Passeri, Giovanni Battista de Benedetto Fiammeri réalisent les dessins originaux ; il y en aura également neuf de Martin de Vos et un de Hieronymus Wierix : ils sont notés au pied des gravures comme « inventeurs ». En 1586 Christophe Plantin, imprimeur à Anvers, cherche des graveurs. Se chargeront de cette tâche : Anton II Wierix (58 grvures), Hieronymus Wierix (57), Johannes Wierix (17), Adriaen Collaert (11), Karel van Mallery (9), Nicolaes de Bruyn (1), Martin Nuytset (1) Jan Collaert (1).
L'ouvrage ne fut ainsi publié de façon posthume que plus de 10 ans plus tard, en 1593, grâce au travail éditorial du père Diego Jiménez. L'éditeur, Martinus Nutius, reçut le privilège du pape Clément III, signé par Vestrius Barbianus le 14 août 1593 soit 37 ans après la mort du fondateur de la Compagnie…
Le recueil, éminemment directif, suit l'ordre des Contemplations du livret des Exercices spirituels d’Ignace qui explique comment pratiquer quotidiennement l'oraison et la contemplation. Les légendes contiennent le titre de la scène évangélique, mais également une série d’annotations qui expliquent, par des renvois de lettres insérés dans l’image (A, B, C, etc.), telle ou telle partie de la scène représentée, ou plus exactement du lieu où elle se déroule, ce qu'Ignace appelle la « composition de lieu » dans les Exercices spirituels.
Plus ancien recueil de ce type qui nous soit parvenu, cette entreprise gigantesque, monument de la Contre-Réforme, est considérée comme le chef-d’œuvre de la gravure flamande du XVIème siècle. Chef-d’œuvre révolutionnaire puisque, pour la première fois en gravure, on introduit la perspective comme c’est l’usage dans les églises jésuites.
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