Photo E. Desmaisons, Paris
Clément-Wenceslas-Népomucène-Lothaire1,
comte, puis second prince de
Metternich-Winneburg-Beilstein (en allemand : Klemens Wenzel Nepomuk Lothar
Fürst von Metternich-Winneburg zu Beilstein), né le
15 mai 1773 à
Coblence et mort le 11
juin 1859 à Vienne, est un diplomate et un homme politique autrichien.
Il consacra sa vie au maintien de la société d'Ancien Régime face au bouleversement
qu'engendra la Révolution française puis au
maintien de la position autrichienne et de l'équilibre des
puissances.
Issu de la haute noblesse rhénane, membre de la Maison de Metternich, Clément-Venceslas
est né à Coblence, dans l'électorat de Trèves le 15 mai
1773.
Fils de Franz Georg Karl von
Metternich, et de son épouse Marie-Béatrice de Kageneck, il est
le filleul et porte le prénom de l'archevêque-électeur, Clément Wenceslas de Saxe,
oncle des rois Louis XVI de France, Charles IV d'Espagne et Ferdinand IV de
Naples.
Le 12 novembre 1788, il est
envoyé à l'université de Strasbourg, en
compagnie de son frère, pour y étudier le droit. Il y
rencontre Benjamin Constant, mais aussi le
futur prince André Razoumovski, le général Tolstoï, et
Tchernychev et le prince Maximilien de
Deux-Ponts qui hérite bientôt de l'Electorat de Bavière dont il
sera le premier roi.
Le 27 septembre 1795, il
épouse à Vienne, Marie-Eléonore von Kaunitz-Rietberg
(1775-1825), la fille unique du prince Ernest de Kaunitz et de la
princesse Marie-Léopoldine d'Œttingen-Spielberg mais surtout,
petite fille du comte von Kaunitz,
tout puissant chancelier des quatre derniers souverains
autrichiens. Ce mariage a lieu au château d'Austerlitz où, dix ans plus tard, le 2 décembre, Napoléon remportera sa plus grande
victoire. C'est un mariage de convenance (Metternich est alors
épris de Marie-Constance de
la Force), qui lui permet de mener une vie conforme à ses goûts
aristocratiques. Les Metternich s'installent peu après dans le
palais Kaunitz, à
Vienne et fréquentent la Cour.
Eléonore lui donne sept enfants :
- Marie-Léopoldine (1797-1820) épouse Charles-Joseph, comte
Esterhazy de Galantha
- François-Charles (1798-1799)
- Marie-Antoinette (1806-1829)
- Léontine (1811-1861) épouse Moric, comte Sandor de Szlawnicza
(1804-1878)
Veuf en 1825, Le prince de Metternich épouse en 1827
Marie-antoinette de Leykam, une femme issue de la petite noblesse
ce qui fera jaser la cour et les cours. Cependant la jeune femme
mourra prématurément peu après la naissance de leur unique
enfant :
En 1831, le prince, âgé de 58 ans épouse Mélanie de
Zichy-Ferraris (1805-1854)
- Mélanie (1832-1919) épouse Joseph, comte de Zichy-Ferraris
- Paul-Clément (1834-1906) épouse Mélanie de Zichy-Ferraris
- Lothaire (1837-1904) épouse morganatiquement en 1868 Caroline
Ritter puis Caroline de Mittrowitz de Mitrowitsky
Le prince de Metternich connut aussi des liaisons adultérines
notamment avec duchesse d'Abrantès, Caroline Bonaparte, la duchesse Wilhelmine
de Sagan et les princesses Dorothée de Lieven et Catherine
Skawronskaïa-Bagration dont il eut une fille (reconnue par le mari
de sa mère) Marie-Clémentine (1810-1829).
D'Elisabeth Haffenbredel (1788-1862), il eut Alexandre von
Hübner qui fut lui aussi un diplomate de talent au service de
l'Autriche.
En 1803, il devient ambassadeur à Berlin.
En 1806, il est nommé ambassadeur à la cour de Saint-Pétersbourg quand Napoléon demande un membre de la famille
Kaunitz. Comme toute la noblesse européenne d'alors, il maîtrise
parfaitement le français et devient ambassadeur à Paris de
1806
à 1809.
Il y devient l’amant de la ravissante duchesse d'Abrantès, épouse du
général Junot (militaire favori de
l'empereur), mais aussi de Caroline Bonaparte, reine consort de Naples, sœur
de Napoléon. Il entretient de bonnes relations avec Charles-Maurice de
Talleyrand-Périgord, chef de la diplomatie française et tout
aussi imbu que lui de ses origines aristocratiques.
En 1808, il adresse des rapports selon lesquels le pouvoir de
l’empereur des Français chancelle, alors même qu'il prêchait
peu auparavant l'alliance. L’Empire d'Autriche déclare la guerre à la
France et est battu à Wagram en juillet 1809. Nommé ministre des
affaires étrangères et chancelier le 8
octobre 1809,
Metternich doit signer l’humiliante paix de Vienne. Il décide
de temporiser et faire semblant d’être amical, notamment en
organisant le mariage de Napoléon avec la jeune archiduchesse Marie-Louise en
1810.
À la veille de la campagne d'Allemagne
(1813), il se propose comme médiateur, mais Napoléon
refuse la moindre concession territoriale. Pour conclure un
entretien tenu à Dresde, Metternich lance avec superbe :
« Vous êtes perdu, Sire ! Je m'en doutais en
venant ici, maintenant je le sais ! »
L'Autriche joint alors 200 000 hommes à la Sixième Coalition. D’abord favorable
au duc de Reichstadt — fils de Napoléon, mais surtout petit-fils de l'empereur d'Autriche —
et à une régence de l'impératrice Marie-Louise, il en vient à
accepter la proposition du ministre des affaires étrangères
britannique pour une restauration des Bourbons. Sa relation avec
le tsar russe est mauvaise notamment en raison de leur conception
du rôle de la Pologne et de leur rivalité dans l'obtention
des faveurs de la belle Wilhelmine de Sagan.
Il est l'un des principaux acteurs du Congrès de Vienne et modère l'esprit de
revanche des alliés contre la France tout en se montrant soucieux
de rétablir l'influence autrichienne en Italie.
Lors de ce congrès, il prône l'interdiction de la franc-maçonnerie universelle2.
Talleyrand n'est guère amène à son sujet. Il le
décrit pendant les négociations du Congrès comme « frivole,
vague, fat et faux »
Il est le personnage le plus influent de la Sainte-Alliance, notamment face au tsar
Alexandre Ier, puis auprès
de Nicolas Ier de Russie sur
lequel il exercera une influence déterminante grâce à son éminence
grise, le comte Charles-Louis de Ficquelmont,
auquel il confie l'ambassade de Saint-Pétersbourg.
Metternich est alors un garant de l'ordre issu du Congrès de
Vienne qui va assurer à l'Europe une soudaine stabilité (qui durera
jusqu'à la guerre austro-prussienne en 1866)
après les longues guerres napoléoniennes.
À l'intérieur, en Autriche, il promeut l'absolutisme. À l'extérieur, par les congrès ou
par la force de la Sainte-Alliance, il impose l'ordre : les
décrets de Karlsbad de 1819 sont
particulièrement liberticides pour la presse de la Confédération germanique et
l'Université allemande. Soucieux de conserver son pouvoir, il
convainc l'empereur François Ier de
conserver comme héritier son fils aîné, l'archiduc Ferdinand, pourtant notoirement
incapable. Il veut ainsi damer le pion à l'archiduchesse Sophie, épouse énergique, intelligente et
ambitieuse de l'archiduc François-Charles, fils
cadet de l'empereur à qui était promise la couronne lors du
congrès de Vienne et qui fut la
raison de son mariage.
Le couple archiducal ayant eu un fils, le futur François-Joseph
Ier, après six années de stérilité, Metternich fait
épouser à l'archiduc héritier, bien incapable de consommer son
mariage, la princesse Marie-Anne de Sardaigne. L'union
reste stérile, la nouvelle archiduchesse tenant lieu d'infirmière
plus que d'épouse à son mari et ne se mêlant pas de politique (elle
ne parlera jamais l'allemand).
L'empereur François Ier meurt
en 1835, et Ferdinand monte sur le trône.
Metternich devient tout-puissant et reste plus que tout "le
gendarme de l'Europe". Le petit François-Joseph devenant l'héritier
présomptif du trône autrichien, l'archiduchesse Sophie se rapproche du chancelier et lui
confie en partie l'éducation de son fils.
L'ordre metternichien dure jusqu'en mars 1848. Des
émeutes éclatent alors en Autriche. L'empereur Ferdinand Ier, réfugié en
Bohême, sur l'instigation de son épouse, de
l'impératrice-douairière et de l'archiduchesse Sophie, abandonne Metternich, qui
démissionne le 13 mars. Il doit fuir, à 75 ans, caché dans une
corbeille à linge. Il part donc pour un exil
en Angleterre jusqu'en 1849, puis a Bruxelles (Saint-Josse-ten-Noode). Le gouvernement
lui permit de rentrer en Autriche, où il se tint à l'écart de la
vie politique : il mourut à Vienne, onze ans après avoir été
chassé du pouvoir.
Prince Klemens Wenzel von Metternich (full name
German: Klemens Wenzel Nepomuk
Lothar, Fürst von Metternich-Winneburg zu
Beilstein, anglicised as Clement Wenceslas Lothair,
Prince von Metternich-Winneburg-Beilstein; 15 May 1773 –
11 June 1859[1])
was a politician and statesman of Rhenish extraction and one of the most important
diplomats of his era, serving as the Austrian Empire's Foreign Minister from 1809 and Chancellor from
1821 until the liberal revolutions of 1848 forced his
resignation. One of his first tasks was to engineer a détente with France that included the marriage of
Napoleon to the Austrian archduchess Marie Louise. Soon
after, he engineered Austria's entry into the War of the Sixth Coalition on the
Allied side, signed the Treaty of Fontainebleau
that sent Napoleon into exile, and led the Austrian delegation at
the Congress of Vienna that divided
post-Napoleonic Europe amongst the major powers. For his service to
the Austrian Empire he was given the title of Prince in October
1813. Under his guidance, the "Metternich system" of international
congresses continued for another decade as Austria aligned herself
with Russia and, to a lesser extent, Prussia. This marked the high
point of Austria's diplomatic importance, and thereafter Metternich
slowly slipped into the periphery of international diplomacy. At
home, Metternich held the post of Chancellor of State from 1821
until 1848, under both Francis I and his son Ferdinand I. After brief exile in
London, Brighton, and Brussels that lasted until 1851, he returned
to the Viennese court, this time to offer only advice to
Ferdinand's successor, Franz Josef. Having outlived his
generation of politicians, Metternich died at the age of 86 in
1859.
Born into the House of Metternich in 1773, the son of a
diplomat, he was named after his godfather, Clement-Wenceslas,
Archbishop of Trier. Metternich received a good education at
the universities of Strasbourg and Mainz. He was of help during the
coronation of Francis II in 1792 and that of his predecessor,
Leopold II, in 1790.
After a brief trip to England, Metternich was named as the Austrian
ambassador to the Netherlands, a short-lived post, since the
country was brought under French control the next year. He married
his first wife, Eleonore von Kaunitz, in 1795, which aided his
entry into Viennese society. Despite having numerous affairs, he
was devastated by her death in 1825. He would later remarry,
wedding Baroness Antoinette Leykam in 1827 and, after her death in
1829, Countess Melanie Zichy-Ferraris in 1831. She would predecease
him by five years. Before taking office as Foreign Minister,
Metternich held numerous smaller posts, including ambassadorial
roles in the Kingdom of Saxony, the Kingdom of Prussia and Napoleonic France.
One of Metternich's sons, Richard von Metternich, was also a
successful diplomat; many of Metternich's twelve other acknowledged
children predeceased him. A traditional conservative,
Metternich was keen to maintain the balance of
power, in particular by resisting Russian territorial ambitions
in Central Europe and lands belonging to the Ottoman Empire. He disliked liberalism and worked to prevent the breakup of
the Austrian empire, for example, by crushing nationalist revolts in Austrian north Italy and
the German states. At home, he pursued a similar policy, using
censorship and a wide ranging spy network to
suppress unrest.
Metternich has been both praised and heavily criticised for the
policies he pursued. His supporters point out that he presided over
the "Age of Metternich", when international
diplomacy helped prevent major wars in Europe. His qualities as a
diplomat are commended, some noting that his achievements were
considerable in light of the weakness of his negotiating position.
His decision to oppose Russian imperialism is seen as a good one.
His detractors describe him as a boor who stuck to ill-thought-out,
conservative principles out of vanity and a sense of infallibility.
They argue he could have done much to secure Austria's future;
instead, his 1817 proposals for administrative reform were largely
rejected, and his opposition to German nationalism is blamed for
Germany's unification under Prussia and not Austria. Other
historians have argued that he had far less power than this view
suggests and that his policies were only exercised when they were
in accord with the views of Austria's Habsburg monarchy.