Jacques Brel, né le
8 avril 1929 à
Schaerbeek (Région de Bruxelles-Capitale,
Belgique), et mort le
9 octobre 1978 à
Bobigny (
France), est un
auteur-compositeur-interprète,
poète,
acteur et
réalisateur belge.
En 1953, il réalise un disque maquette, 78 tours3 qu´il envoie en France à Jacques Canetti, découvreur de talents chez Philips et propriétaire du cabaret parisien « Les Trois Baudets ». Le 1er juin 1953, appelé par Jacques Canetti, il quitte la capitale belge pour se rendre seul à Paris. Sa famille ne lui coupe pas les vivres, mais le laisse se débrouiller seul en lui gardant une place dans l´entreprise familiale de cartonnerie. Son émigration est à l´origine du prénom de sa deuxième fille France [réf. nécessaire], née le 12 juillet 1953. Il se retrouve dans une petite chambre inconfortable de l´hôtel Stevens à Pigalle. Jacques Canetti l´auditionne et lui conseille de participer au festival de Knokke-le-Zoute : il s´y classe avant-dernier. Pour gagner un peu d´argent, il enseigne la guitare au danseur-acrobate Francesco « Cocky » Frediani, un artiste italien paraissant alors à l´affiche du cabaret La nouvelle Eve. Ce dernier, témoin des premiers pas du débutant, l´accompagne d´ailleurs, lors de son premier passage à l´Olympia en « lever de rideau » (moment où les spectateurs entrent dans la salle et s´installent à leur place). Les conditions de travail sont difficiles pour Jacques : il n´a pas de loge et doit se changer derrière le bar de l´Olympia. Après une représentation, Bruno Coquatrix le remarque, le félicite de sa prestation et l´invite à lui rendre visite pour discuter d´un prochain passage.
Pour Jacques Brel, les difficultés continuent, encombré qu´il est de ses longs bras, de son grand corps maladroit.
En 1954 lors d´une tournée de Jacques Hélian à Bruxelles, il rencontre celui-ci en lui montrant l´une de ses premières chansons, « Il peut pleuvoir ». Celle-ci est mise au répertoire de l´orchestre, ne se doutant pas que, derrière son sourire crispé, se cachait un si fabuleux talent. C´est principalement ainsi que la France va entendre parler pour la première fois du Grand Jacques6...
En janvier 1955, Brel fait ses débuts à l´« Ancienne Belgique », célèbre salle de concert bruxelloise, dans l´avant-programme de Bobbejaan Schoepen7,8 et Jacques Canetti continue de l´envoyer dans des tournées où il se produit notamment en vedette américaine de Philippe Clay, Dario Moreno et Catherine Sauvage qui devient son amante9.
En 1955, il fait venir sa femme et ses deux fillettes en France et la famille s´installe à Montreuil. C´est l´année de son premier 33 tours et de sa rencontre avec Georges Pasquier, qui deviendra son régisseur et son meilleur ami, auquel, en 1978, il dédiera la chanson Jojo, (album Les Marquises). Imprégné encore de l´influence du scoutisme et de son éducation catholique, il chante pour des organisations chrétiennes. C´est à cette époque que Georges Brassens le surnomme « l´abbé Brel »3.
En 1956, il rencontre le pianiste François Rauber, qui devient son arrangeur musical, puis sera l´orchestre qui l´accompagnera durant toute sa carrière de chanteur.
Cette même année paraît son premier grand succès public, Quand on n´a que l´amour10. En 1957, pressé d´achever ses études musicales au conservatoire, François Rauber renonce aux tournées à travers le pays. Il est alors remplacé par un autre étudiant du conservatoire, Gérard Jouannest, qui composera pour Brel les musiques de 35 de ses chansons11. Jouannest est son accompagnateur exclusif sur scène, tandis que Rauber, revenu vers Brel une fois son diplôme obtenu, est son principal orchestrateur. Les deux musiciens resteront fidèles à Brel et à son œuvre, au-delà même de sa mort, luttant vainement contre la publication de cinq inédits en 2008 que Brel lui-même jugeait inaboutis, pour finir par céder devant le fait accompli, ces titres étant déjà diffusés sur les ondes en Belgique12.
Petit à petit, Brel trouve son style et son public, et connaît enfin le succès lors de ses galas. Entre autres particularités, Brel ne cède jamais à la tradition du rappel, qu´il juge démagogique13. En 1957, son second 33 tours reçoit le grand prix de l´Académie Charles-Cros et, fin 1958, année de naissance de sa troisième fille, Isabelle, c´est le succès à l´Olympia en première partie. L´année suivante, il est tête d´affiche à Bobino, où il crée Ne me quitte pas, écrite pour l’actrice Suzanne Gabriello14,15 et La valse à mille temps. Dès lors, les tournées s´enchainent à un rythme infernal, Brel donnant parfois plus de concerts qu´il n´y a de jours dans l´année. En 1960, il achète, entre Monaco et le Cap Martin, sur la plage de Cabbé au Golfe bleu, une maison qu´il occupe jusqu´en 1970. Ses amis y viennent en visite, notamment Leny Escudero ou Serge Gainsbourg. C´est là qu´il composera La Fanette et Amsterdam. Après sa mort, la mairie de Roquebrune-Cap-Martin a fait placer dans le village un buste en bronze dû au sculpteur Cyril de La Patellière, en hommage à Jacques Brel16.
Il est berné par[non neutre][précision nécessaire] Paul Touvier, en 1967, qu´il « autorise à utiliser un de ses thèmes musicaux » pour les besoins d´un disque éducatif L´Amour et la vie, produit par Touvier et distribué chez Philips17 ;18.
En mars 1962, il quitte la maison de disques Philips pour Barclay (avec qui il signera un contrat exceptionnel de trente ans en 197219). Le 6 mars 1962, il enregistre Le Plat Pays, hommage à la Flandre. En octobre 1962, il crée sa maison d´éditions musicales « Arlequin », qui devient six mois plus tard les éditions « Pouchenel » (Polichinelle en bruxellois). Son épouse en est la directrice. En 1963, il interprète Les Vieux en référence à ses parents. La mort de son père, suivie de très près par celle de sa mère, amène Brel à évoluer vers des chansons de plus en plus dramatiques, telles que La Fanette, Au suivant ou encore en 1964 Amsterdam[réf. nécessaire]. En 1966 au sommet de son art, Jacques Brel sort Ces gens-là un nouvel album qui outre la chanson homonyme compte plusieurs titres qui deviennent des classiques incontournables de son œuvre : Ces gens-là, Jef, La Chanson de Jacky, Le Tango funèbre, Fernand, Mathilde…. Cette même année, à 37 ans, Jacques Brel décide d´abandonner la scène. Pour autant il honore ses contrats pendant encore plus d´un an et fait ses adieux à l´Olympia en octobre 1966. Le 16 mai 1967, il donne son dernier récital à Roubaix.
Son cancer du poumon s´étant aggravé, il est ramené en France métropolitaine où il meurt d´une embolie pulmonaire 24 le 9 octobre 1978 à l´hôpital Avicenne de Bobigny25.
Jacques Brel repose au cimetière d´Atuona, commune d’Hiva Oa, aux îles Marquises, non loin de la tombe de Paul Gauguin. Sa plaque funéraire est à l´origine d´un différend entre la famille Brel et Maddly Bamy en 1999. Sa dernière compagne gagne le procès en justice et obtient le droit de mettre sur la pierre tombale l´effigie de leurs deux visages tournés vers le soleil couchant.
En 1981, sa fille France crée à Bruxelles la Fondation Jacques-Brel, destinée à faire connaître l´œuvre de l´artiste mais aussi à soutenir la recherche contre le cancer et l´aide à l´enfance hospitalisée.
En décembre 2005, Jacques Brel est élu au rang du plus grand Belge par le public de la RTBF. En 2008, les cinq inédits de 1977 paraissent finalement.