[AFFAIRE DREYFUS] Émile ZOLA - Lettre autographe signée à Monsieur [Tourneur Schmitz, libraire éditeur à Charleroi].
Paris, 18 juillet [18]99. 2 pages in-8, sous enveloppe timbrée (déchirure avec manques, annotations au verso).
«Monsieur, personnellement, je suis très touché et très flatté de l'hommage dont vous voulez bien me porter; et je l'accepte [...].»
JOINTES:
- Marie-Georges PICQUART (Strasbourg, 1854 - Amiens, 1914) - Lettre autographe signée à Monsieur [Tourneur Schmitz, libraire éditeur à Charleroi]. Paris, 4 août 1899. 2 pages in-12, sous enveloppe timbrée (déchirures).
- Marie-Georges PICQUART (Strasbourg, 1854 - Amiens, 1914) - Carte de visite de Marie-Georges Picquart, Ministre de la guerre adressée sous à Monsieur Tourneur Schmitz. Sous enveloppe timbrée, portant le cachet sec du Ministère de la Guerre.
Ensemble 3 pièces.
Selon toute vraisemblance, ces trois documents se rapportent à l'affaire Dreyfus et témoignent du mouvement de sympathie qui s'est manifesté, ici et là en Belgique, en faveur du malheureux capitaine accusé de trahison...
En effet, autour de 1899, Émile Zola et le Colonel Picquart – personnage-clé dans la reconnaissance de l'innocence d'Alfred Dreyfus – partagent les mêmes convictions et surtout le même sort implacable.Pour mémoire, le 18 janvier 1898, Zola publie son « J'accuse » dans l'Aurore tandis que l'infortuné Picquart se voit condamné et incarcéré au Mont-Valérien.
En juillet 1898, Picquart est transféré à la Prison de la Santé et Zola se retrouve à nouveau condamné aux Assises.
Dans le premier document, Émile Zola se dit « très touché » par l'hommage que lui adresse M. Tourneur-Schmitz (« dreyfusard » belge en quelque sorte).
De son côté, dans le deuxième document, le Colonel Picquart remercie également M. Tourneur-Schmitz pour « le souvenir en témoignage de sympathie » « qui lui est offert » « au nom des « libéraux du Hainaut » (eux-mêmes également « dreyfusards » belges).
On comprendra qu'il ne pouvait accepter ce qui lui était proposé d'autant qu'il venait, quelques semaines plus tôt (le 13 juin 1899), d'obtenir un non-lieu pour les charges qui lui étaient imputées.
Dans ce contexte, s'exposer au risque d'être accusé, même à tort, de la moindre vénalité était pour lui, inenvisageable.