- Année : 1843.
- Etat : Etat d'usage correct ( voir photo.)
" E X T R A I T S " :
LE NATIONAL du LUNDI 23 JANVIER 1843.
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Nous lisons dans le Constitutionnel les détails suivans sous le titre :
Nouvelle espèce de traite des noirs :
" C'est aux Anglais que revient l'honneur de cette invention. Seulement , ils ont déguisé la traite sous le nom de migration des travailleurs américains , et ils ont substitué le mot de travailleurs à celui d'esclaves ; avant de relater la manière philantropique dont ils entendent cette émigration , il convient de rappeler ici rapidement les dispositions prises par lord Stanley , ministre des colonies , à l'instigation et sur les propositions d'une députation de planteurs.
" Lord Stanley a décidé d'abord que le gouverneur de Sierra-Leone recevra l'ordre de donner tous les encouragemens possibles à l'émigration africaine.
" La députationde plnateurs avait demandé qu'on ordonnât au gouverneur de Sierra-Leone d'expédier aussitôt que possible tous les esclaves capturés en vertu des conventions de S.M. avec les pouvoirs étrangers , et que ces esclaves fussent distribués proportionnellement entre les diverses colonies par les soins des agens du gouvernement.
" A cela , lord Stanley a répondu : Accordé , pourvu que les Africains consentent.
" Or , voici , d'après une personne très bien informée , laquelle a communiqué ces détails au Sémaphore , de Marseille , comment on s'y prend pour obtenir le consentement en question.
" Les noirs esclaves ou embauchés sont transportés à bord des navires qui doivent les conduire dans les colonies anglaises. Un noir parfaitement dressé au rôle qu'on lui a appris , se place devant eux quand ils sont rangés sur le pont du navire , et est censé leur transmettre dans leur langue cette demande :
" - Voulez-vous aller travailler pendant cinq ans , six ans ou dix ans , dans un pays éloigné du vôtre ?
" A cette question , les noirs remuent la tête ou poussent des cris très peu intelligibles. L'interprète noir se tourne vers les officiers du bord et leur dit ; " Ces gens-là ne demandent pas mieux.......etc.............................
" Après cette formalité burlesquement accomplie , on leur distribue une ration d'eau-de-vie , ce qui a pour effet immanquable de mettre ces travailleurs libres dans un grand état de gaité , et les officiers anglais attestent , dans le procès-verbal , que l'annonce d'un travail à faire dans une terre éloignée , a donné à ces Africains une joie qu'ils ont manifestée par des danses , des gambades et des champs nationaux.
" Et c'est ainsi que les Anglais ont changé le nom , mais qu'ils ont maintenu la chose , à leur profit , à leur seul profit."
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