LA COMPAGNIE DE JEHU
Épisodes de la réaction lyonnaise
1794 - 1800
Par G. LENOTRE
EDIONS LIBRAIRIE ACADEMIQUE PERRIN, 1931
BROCHE, 297 PAGES
ILLUSTRE DE 8 PLANCHES H-T.
+ bandeaux et culs de lampe reproduisant des en-têtes révolutionnaires.
Les « Compagnies de Jéhu » furent formées par des royalistes. Elles se constituent dans la région de Lyon en 1795 et pourchassent les Jacobins compromis dans la Terreur qui à Lyon et dans sa région a fait plusieurs milliers de victimes. On estime à plusieurs centaines les victimes de ces « Compagnons de Jéhu ».
Le 4 mai 1795, 99 « terroristes » sont massacrés dans les prisons de Lyon par des envahisseurs furieux mais dûment encadrés par des meneurs royalistes.
Les jours suivants, la violence contre-révolutionnaire se banalise, et les meurtres se poursuivent, avec moins d’ampleur, sous la forme de bastonnade mortelle, d’égorgements à domicile ou sur la voie publique, de noyades. Des journalistes encouragent quotidiennement à la vengeance et à la violence contre les « terroristes » qualifiés de « buveurs de sang ». Une « liste générale » de 90 pages imprimée à Lausanne en Suisse, désignant les victimes aux bras des honnêtes gens circule ouvertement.
Cette phase de la « Terreur blanche » ( après la grande Terreur ne l’oublions pas !), peut-être inspirée par les émigrés royalistes, dure de janvier à juin 1795 et cesse après l’envoi de nouveaux représentants en mission par la Convention, le remplacement des autorités municipales complices ou tolérantes envers ces actions, le désarmement de la Garde Nationale, le retour de l’Armée aux Brotteaux et l’arrestation des émigrés et des Compagnons de Jéhu, déférés ensuite devant le Tribunal criminel de l’Isère.
G. LENOTRE explique ainsi l’origine de l’appellation « Compagnons de Jéhu »: « Quelqu’un ferré sur l’Ancien Testament les compara aux « compagnons de Jéhu, dont l’histoire se mêle à celle de Jézabel immortalisé par RACINE. Jéhu, dixième roi d’Israël, molesté par ladite Jézabel, la fit jeter par la fenêtre et donna l’ordre d’exterminer tous ses enfants et tous ceux de ses sujets qui avaient adoré Baal dont elle avait instauré le culte dans son royaume. L’assimilation avec les Thermidoriens lyonnais était ingénieuse, mais trop savante; le mot répété fut mal compris: Jéhu bien oublié, ne rappelât rien au vulgaire qui entendit Compagnie de Jésus qui, comme l’a remarqué Louis BLANC « ne s’explique pas », fut donc adoptée par corruption dans le langage populaire de l’époque ».
La contre-révolution à Lyon: La Compagnie de JEHU.
BON ETAT
Spécialiste de l’histoire de la Révolution française en utilisant des sources primaires, G. LENOTRE publie un nombre important d’ouvrages sur le sujet, dans un style narratif et anecdotique propre à la petite histoire, qui ont influencé des historiens tels qu'André Castelot et Alain Decaux : il est à ce titre considéré comme le « pape de la petite histoire »
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